9 mars 1969


L’AS Saint-Etienne se rend à Bordeaux pour le compte du 8e de finale de retour de la Coupe de France.

Pour la première fois, les matches se jouent par aller-retour à partir des 8e de finale mais le tirage au sort a eu la main lourde en opposant le 1er du championnat, double champion en titre, ayant réalisé le doublé coupe-championnat la saison précédente, à Bordeaux son dauphin actuel.
Qui plus est, cette confrontation est tout simplement la revanche de la dernière finale de la Coupe de France remportée par l’ASSE (2-1) grâce un doublé de Mekloufi dont c’était d’ailleurs les adieux sous le maillot stéphanois.

Saint-Etienne s’est débarrassée aux tours précédents de l’US Albertville 3-0 et du Stade de Reims 1-0, une rencontre qui a du raviver bien des souvenirs à l’entraîneur forézien, Albert Batteux. Les Girondins sont, quant à eux, venus à bout du SO Montpellier 5-0 et du FC Grenoble 2-1.

Les Verts se sont faits cueillir au match aller par un adversaire qui a réalisé la demi surprise de gagner 1-0 à Geoffroy-Guichard. C’est une demi surprise parce que le 15 décembre dernier, les hommes du capitaine Robert Herbin avaient eu toutes les peines du monde à s’imposer face aux Bordelais qui menaient 2-0 avant d’être rejoints et de céder en toute fin de match à une minute d’une terme sur un but de Fefeu.

Les Stéphanois doivent venir chercher leur qualification en Aquitaine mais Bordeaux ne se laisse pas compter et ils répondent à toutes les offensives adverses. Ils confirment qu’ils ne sont pas par hasard la meilleure attaque du championnat en inscrivant deux buts face à la meilleure défense du championnat assurant ainsi le match nul 2-2 et leur qualification pour les quarts de finale.

Tout naturellement, ils deviennent les favoris de l’épreuve, statut qu’ils assurent jusqu’à l’ultime marche. Et là, inexplicablement, ils s’inclinent face à l’Olympique de Marseille 2-0 dans un match qui restera comme l’un des plus pauvres de l’histoire des finales de la Coupe de France. Accessoirement, ils s’emparent d’un record peu enviable en perdant pour la 6e fois à ce stade de la compétition.



10 mars 1999


L’AS Saint-Etienne est invitée au Stade de France pour affronter le Red Star pour le compte de la 29e journée du championnat de France.

Les Franciliens ont l’ambition d’être le club qui occupera le Stade de France à temps plein et ils profitent de la venue de Saint-Etienne pour vérifier la viabilité de leur projet en les conviant dans cette magnifique enceinte. Pour la première fois, ce grand stade servira de cadre à une rencontre de championnat de France.

Le public est au rendez-vous et 48018 spectateurs ont pris place dans les tribunes ce qui constitue un record pour un match de L2. Mais pour avoir des chances de voir leur requête aboutir, Le Red Star doit d’abord sauver sa place dans ce championnat ce qui est loin d’être fait. Les hommes de Jean Luc Girard pointent à l’avant dernière position et à dix journées de la fin, tous les points comptent. Mais affronter le leader, meilleure attaque et meilleure défense, est peut-être au dessus de leur force. Est-ce pour cette raison qu’ils ont organisé cette manifestation, conscients qu’elle leur compliquerait la tâche.

La première mi-temps confirme leurs craintes. Les Stéphanois dominent les débats et ils parviennent à ouvrir le score par l’intermédiaire de Nestor Subiat à la 36e mn. Lucien Mettomo double la mise peu avant la pause à la 44e mn suite à une chevauchée comme aux plus belles heures d’Oswaldo Piazza.
La deuxième mi-temps est beaucoup plus équilibrée et le Red Star arrive à faire jeu égal. Les Parisiens parviennent à réduire la marque à la 56e mn donnant un peu plus d’intérêt à cette rencontre. Elle devient carrément palpitante lorsque Jérome Alonzo se blesse à la 70e mn. Le diagnostic est terrible : fracture de la cheville. Sa saison est terminée. Robert Nouzaret n’a pas mis de second gardien sur la feuille de match et c’est donc Patrick Revelles qui prend sa place. Ce dernier s’en tire plutôt bien repoussant par deux fois le danger et les Verts parviennent à conserver cet avantage.

Avec cette victoire (2-1) L’ASSE compte désormais 15 points d’avance sur le 4e, Lille. Et ça tombe bien puisque les Nordistes seront les prochains adversaires à Geoffroy-Guichard. La L1 s’approche à grands pas. Le Red Star se trouve, quant à lui, à 3 points du premier non relégable. La situation n’est pas désespérée mais elle commence à devenir préoccupante. Les Parisiens ont fait la fête mais à la fin de la saison, ils n’échapperont pas au National tuant par la même leur si beau rêve.

L’équipe : Alonzo puis Revelles (70e)- Guillou, Mettomo, Leclerc, Potillon puis Fichaux (30e)- Sablé, Sarr, Ferhaoui, Zanotti puis Robert (75e)- Revelles puis Ponsard (70e), Subiat.
Entraîneur: Robert Nouzaret



11 mars 1976 : Scandale au Stade du Ray


Certains se demandent depuis quand date la rivalité entre les deux clubs et pourquoi elle a prit un tour aussi malsain. En voici peut-être la réponse.

C’est un paragraphe résumé d’un livre intitulé « les années 70 » de Michel et Laurent Oreggia, Olivia Robory-Devaye.

En janvier, une défaite niçoise chez le voisin monégasque permet aux Stéphanois de prendre seuls la tête et même d’augmenter l’écart au fil des rencontres suivantes. C’est avec trois points d’avance qu’ils viennent au Ray disputer le match au sommet de la 26e journée, mais il ne sont pas au mieux. Eliminés dès leur entrée en Coupe de France par Troyes, mal classé, ils viennent de perdre 0-2 leur quart de finale aller des Coupes des Champions contre Kiev.

Si l’on peut employer en football le mot de scandale, c’est bien pour ce Nice-Saint-Etienne qu’il trouve toute sa définition. L’arbitre est Monsieur Wurtz. Tous les médias (qu’ils soient régionaux ou nationaux) seront unanimes pour condamner sa prestation. Car l’OGC Nice, au lieu d’une victoire largement méritée, doit se contenter d’un nul 1-1. Le début du match est à sens unique. Les Verts se confondent avec le gazon tellement ils sont surclassés et un tir de Zambelli sur le poteau vient conclure le premier quart d’heure. Si Curkovic, le gardien stéphanois, a été excellent en diverses occasions, sa sortie sur Toko est à l’extrême limite de la régularité et fait se lever le stade. La deuxième action litigieuse intervient à deux minutes de la pause. Katalinski, à quelques mètres des buts, arme son tir quand Janvion le tacle par derrière. Le penalty est flagrant, sauf pour Monsieur Wurtz qui fait signe de continuer à jouer. Les spectateurs et les joueurs niçois ont beau protester, la pause arrive sur le score de 0-0.

Dès le retour des vestiaires, Bathenay ouvre le score sur l’une de leurs très rares actions de la partie. Mais Nice n’est pas abattu et égalise à l’heure de jeu. La fin de match est entièrement à l’avantage des Aiglons, mais rien ne passe.
Arrive la 88e minute ou Huck effectue un énième centre vers Toko. Lopez veut empêcher une reprise de la tête et dégage le ballon du poing en pleine surface de réparation. Les Stéphanois se prennent la tête à deux mains, certains insultant même copieusement le fautif. Le temps semble arrêté, sauf pour Monsieur Wurtz qui, ignorant une fois de plus l’évidence, va faire signe de poursuivre l’action.
Une fantastique bronca s’élève des tribunes et les joueurs Rouge et Noir crient leur incompréhension. Mais rien n’y fait. L’après match manque de tourner à l’émeute. Des milliers de supporters niçois attendent l’arbitre pour lui faire un sort. Mais il s’échappera (comme les Stéphanois) dans un fourgon de police.

But titre « M. Wurtz a-t-il faussé le championnat ? » La réponse est évidente à l’intérieur du journal. France Football le condamnera dans son éditorial suivant, tout en écrivant être persuadé que la Commission fédérale le sanctionnera. Il n’en sera rien et il arbitrera même la finale de la Coupe quelques semaines plus tard. Certains feront remarquer qu’il a bien des problèmes de vision puisqu’il accorda en finale 1973 de cette même Coupe deux buts marqués avec l’aide de la main.

Pour la petite histoire, c’est à la mi-temps de ce match que Robert Herbin demande à ses joueurs de montrer leur short. Celui de Larqué était bien trop blanc alors que les joueurs évoluent dans un terrain couvert de boue. En colère, il ne manque pas de lui signaler la performance.

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