Voici le vip demandé :
Personnalité : Henryk KASPERCZAK
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Henryk Kasperczak
Henryk Kasperczak est né le 10 juillet 1946 à Zabrze. Milieu de terrain de devoir, il est un des éléments prépondérants de l’équipe nationale de Pologne qui obtient d’excellents résultats dans les années 70. Après la médaille d’or aux jeux olympiques de Munich en 1972 (compétition à laquelle il n’a pas participé), elle manque de peu de faire le doublé à la coupe du Monde qui se déroule en Allemagne en 1974. Elle termine 3e en battant le Brésil, champion du monde en titre, pour le match de classement. Enfin, elle est encore vice-championne olympique aux jeux de Montréal en 1976. Après une coupe du Monde 1978 moins brillante, il part s’expatrier en France où il est accueilli par le FC Metz. Il y reste une saison et demi en tant que joueur avant d’être nommé entraîneur pour sauver le club de la relégation. L’objectif est rempli et il rempile pour quatre saisons supplémentaires avec des résultats en dents de scie. Il termine néanmoins en apothéose en remportant le premier trophée d’envergure du club, la coupe de France en 1984 au détriment de Monaco. Le petit David à terrassé le grand Goliath grâce à deux buts marqués pendant les prolongations . C’est à ce moment-là qu’André Laurent vient le chercher pour prendre en main les destinées de l’AS Saint-Etienne avec comme objectif la remontée en D1. Il accepte avec envie le challenge proposé même s’il abandonne ainsi une équipe qui disputera la coupe d’Europe la saison suivante. Il atterri alors dans le Forez une région tout aussi sinistrée que la Lorraine qu’il vient de quitter.
Kasperczak, un entraîneur polonais dans le Forez
UN VERITABLE FEU D’ARTIFICE
Kasperczak s’aperçoit rapidement que sa mission ne sera pas aussi simple. Disposant de peu de moyens, il n’a pas le droit de se tromper sur les recrues qu’il veut faire venir. La décision est donc prise de privilégier la qualité plutôt que la quantité. Seulement, deux joueurs sont enrôlés pour encadrer les jeunes prometteurs du groupe. Mais quels joueurs ! Tout d’abord, Didier Gilles, le patron de la défense, aux valeurs qui épousent parfaitement celles de l’AS Saint-Etienne. Il s’averre être un véritable guide pour ses co-équipiers et son influence sera déterminante dans les résultats de l’équipe. Ensuite, les stéphanois réalisent un coup de maître en faisant signer le génial attaquant camerounais, Roger Milla. Celui-là même qui avait fait de terribles misères à Jean Castaneda lors de la finale de la coupe de France 1981.
Pourtant, les débuts en D2 ne sont pas loin d’être catastrophiques. Après cinq journées de championnat, les Verts pointent à une affreuse 15e place. Trois défaites consécutives contre la Roche-sur-Yon (1-2), contre Limoges à Geoffroy-Guichard (0-1) et à Gueugnon (0-1) démontrent cruellement que le deuil de la D1 n’a pas encore été fait. Les matches contre Le Puy, Nice et Lyon pourraient déjà être cruciaux. En réussissant une victoire (3-0) et deux nuls (0-0), on peut même dire que le Polonais a sauvé sa tête. Il faut attendre la 16e journée pour que l’ASSE prenne enfin la mesure des difficultés qui l’attendent. En égalisant à 20 minutes de la fin à Béziers, Milla a donné le coup d’envoi à 24 matches sans défaite toutes compétitions confondues qui propulseront l’équipe de la 10e place à celle de leader détrônant les Niçois qui dominaient pourtant le championnat depuis le début de la compétition. Parmi les matches référence, on peut citer le Lyon-ASSE, les gones étant entraîné par un certain… Herbin, corrigé 5-1 à Gerland. Les locaux ont pourtant évolué à onze contre dix pendant plus de quarante minutes ce qui ne les a pas empêché d’encaisser trois buts.
Parallèlement, l’ASSE effectue un excellent parcours en coupe de France. Après avoir avalé Tours en 32e de finale (1-0), elle s’offre le scalp de Nice qu’elle va battre au Stade du Ray (2-1) et qu’elle achève à Geoffroy-Guichard (4-1). Puis c’est au tour de Lens, pensionnaire de D1 de subir la loi des Verts décidément euphoriques. Auteurs d’un bon nul en terre nordiste (1-1), ils confirment à domicile (2-1). Toutefois, malgré une victoire au match aller(1-0) grâce à Milla devant 47747 spectateurs (record absolu) et malgré des trombes d’eau, Saint-Etienne doit s’incliner en quarts de finale battue 2-0 à Lille. A force de suivre plusieurs lièvres à la fois, les hommes de Kasperczak vont y laisser des plumes et une défaite fatale à Montpellier à l’avant dernière journée du championnat (0-1) les prive de la montée directe au détriment de Nice. Ils devront passer par des barrages qu’ils négocieront mal puisque Rennes met fin aux derniers espoirs locaux en venant s’imposer 2-0. Tout est à refaire.
L’ASSE de Ribar atomise Lyon à Gerland 5-1
UN PETIT TOUR EN D1
Avec cette première saison malheureusement mal terminée, Henryk Kasperczak a prouvé qu’il était le bon choix. A force de travail et d’abnégation, ses maîtres mots, il a su faire passer son message auprès des joueurs et renverser une situation mal engagée. D’un abord froid, il a fait éclater tous les préjugés sur sa personne en présentant finalement un visage agréable et un caractère généreux. Saint-Etienne se doit tout de même de confirmer la saison suivante. L’entraîneur obtient le renfort de l’attaquant Tony Kurbos qu’il avait côtoyé à Metz. Avec Roger Milla, ils forment un duo efficace qui permet à l’ASSE de valider avec sérieux son ticket pour la D1 même si son jeu est peut-être apparu moins flamboyant cette année-là . On peut toutefois noter de belles performances notamment face à Le Puy qui se présentait en leader à Geoffroy-Guichard au soir de la 7e journée. Devant 42584 spectateurs, les Ponots, avec Frédéric Antonetti, n’ont rien pu faire face à l’armada stéphanoise et ils ont du s’incliner 2-0. Premier au soir de la 13e journée, Saint-Etienne a continué sur sa lancée malgré quelques ratés comme ce 5-1 encaissé à Nîmes. Aucune équipe n’a pu lui contester sérieusement le leadership et elle a obtenu le droit de disputer le titre de champion de D2 au Racing Paris en match aller-retour. C’est l’occasion d’une revanche face à une équipe qui les avait fait descendre deux ans auparavant même si l’enjeu n’est pas aussi cruel. Après une courte défaite à Colombes (2-3), les Verts gagnent 1-0 à Geoffroy-Guichard après le temps réglementaire. Curieusement, la règle des buts comptant double à l’extérieur en cas d’égalité ne s’appliquait pas pour cette finale et le RC Paris a pu égaliser dans les prolongations pour remporter la confrontation.
Le retour en D1, attendu par tout un peuple, après seulement deux ans de purgatoire n’est pas une mince affaire. Kasperczak en a forcément conscience d’autant plus que pendant l’inter saison, Roger Milla a décidé d’accepter l’offre montpelliéraine et a donc quitté le club. Ses remplaçants (Merry Krimau, Robert Jacques ou Georgi Slavkov) ne semblent pas à la hauteur. Saint-Etienne aurait pu enrôler un jeune joueur à l’avenir prometteur : Abedi Pelé. Malheureusement, les dirigeants ont privilégié la piste bulgare et ils ont laissé à Kasperczak un secteur peu performant. Le Polonais a du se rabattre sur sa défense dirigée par Georgui Dimitrov qui marquera d’ailleurs le premier but des Verts à domicile pour un joli exploit face au champion en titre, le PSG de Rocheteau et de Susic (1-0). Grâce à une défense exceptionnelle, notamment à Geoffroy-Guichard ou elle n’encaissera que cinq buts en championnat, l’ASSE parvient péniblement à arracher la 16e place et donc à se maintenir parmi l’élite. C’est un résultat satisfaisant surtout par rapport aux moyens mis à la disposition de Kasperczak qui a réussi à tirer le meilleur parti de son effectif. Pourtant, André Laurent n’a pas apprécié l’année difficile qu’il vient de vivre. Il a mis en place une stratégie marketing offensive à base de carré VIP et de loges exclusives à destination de l’élite stéphanoise et des sponsors disposé à en payer le prix. Pour cela, le spectacle proposé doit évidemment être attractif. Cela n’a pas été le cas, cette saison où les 0-0 ont été nombreux. Mais à qui la faute ? Refusant de se renier, le Président tranche dans le vif et il décide de ne pas renouveler le contrat de son entraîneur pour partir vers une nouvelle aventure.
Dimitrov, le patron de la défense made in Kasperczak
Pendant trois ans, Henryk Kasperczak a eu le mérite de remettre le sportif dans le sens de la marche. Par des mots simples, en transmettant des valeurs qui collent tellement à la région comme le travail, l’abnégation et l’humilité, il a redonné la foi à un groupe en totale perte de confiance. Cet homme, qui a encore aujourd’hui des attaches du côté du Chambon sur Lignon, n’a finalement laissé que des bons souvenirs à Geoffroy-Guichard. Il a aura surtout permis d’éviter que l’AS Saint-Etienne ne végète trop longtemps en D2 et ne devienne plus qu’une référence sur les livres d’histoire.