Voici le vip demandé :
Personnalité : Laurent PAGANELLI
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Laurent Paganelli
Laurent Paganelli sous le maillot vert
Laurent Paganelli est né le 20 octobre 1962 à Aubenas. Attiré par le football, il signe une licence à la MJC Avignon ne se laissant pas impressionner par une taille modeste. Il y passe cinq saisons. Il profite des enseignements d’un prof de gym, René Blum, son mentor et côté technique, il bénéficie des leçons d’un ancien professionnel, René Riefa qui a officié du côté de Lille.
Son ascension est époustouflante et il connaît son premier coup d’éclat au tournoi international de Montaigu en 1978, véritable mondial des clubs pour joueurs de moins de seize ans. Sa prestation est tellement étonnante qu’il a même les honneurs d’un article élogieux dans le quotidien sportif « L’Equipe ». Evidemment, tous les recruteurs présents à cette manifestation se retrouvent en Avignon pour enrôler le prodige. Pierre Garonnaire, quant à lui, brille par son absence. Se serait-il laissé pour une fois devancer par ses concurrents ? Pas du tout. Bien renseigné par un réseau d’informateurs sans égal ailleurs, il est arrivé après la première vague de superviseurs qui ont déjà proposé des offres mirobolantes pour faire signer le jeune espoir. Grosse erreur ! Une telle attitude exaspère monsieur Blum qui a toute la confiance du père Paganelli, cheminot et peu au courant du monde du football. Averti, Garonnaire peut alors éviter de tomber dans ce piège et se déplacer pour inviter les responsables du club à venir visiter le centre de formation de l’ASSE. Séduits par cette proposition, le président de la MJC d’Avignon, Monsieur Balzagate et René Blum passent donc une journée entière à Saint-Etienne où ils rencontrent l’entraîneur des professionnels, Robert Herbin, le président, Roger Rocher et déjeunent avec les stagiaires. Leur impression semble favorable mais Garonnaire évite de les harceler leur laissant le temps de comparer avec d’autres structures qui ont entrepris avec retard la même démarche.
Quatre mois plus tard, le recruteur stéphanois vient aux nouvelles et sans surprise, les dirigeants avignonnais, dont l’avis est décisif, ont opté pour l’ASSE comme future destination pour leur jeune attaquant au détriment de l’Olympique Avignonnais, de Nice ou le Paris SG pourtant très intéressés. Pour les remercier d’avoir fait ce choix, les Paganelli reçoivent la somme de 30000 francs et Laurent recevra un salaire mensuel de 2000 francs. C’est exactement la même proposition qui avait été faite à un autre élément prometteur, Laurent Roussey.
Paganelli est titulaire à Hambourg pour un match de légende
Les premiers pas de Laurent Paganelli dans le Forez sont difficiles. Alors que son adolescence n’est pas encore terminée, il est contraint de quitter parents et amis et cet éloignement lui pèse énormément. Toutefois, à Saint-Etienne, on a déjà cerné le potentiel du gamin, surtout Herbin qui est subjugué par ses qualités malgré son jeune âge. Il ne tarde pas à l’incorporer avec le groupe pro et il n’hésite pas à l’inscrire sur la feuille de match face au Paris SG au Parc des Princes le 25 août 1978. Or, en toute fin de première période, alors que les deux équipes sont à égalité un but partout,Dominique Rocheteau, l’attaquant stéphanois, semble amoindri. En conséquence, Herbin demande à Paganelli d’aller s’échauffer à la mi-temps. Le jeune homme échange des balles avec un autre remplaçant, Modeste, et il entre pour la seconde période où il débute avec les professionnels à quinze ans dix mois et cinq jours. C’est un record de précocité qui a de grandes chances de ne jamais être battu et qui fait entrer le jeune attaquant dans la légende.
Paganelli a déjà joué au Parc des Princes avec les sélections nationales de jeunes mais c’est une autre chose que d’entrer dans un match dans un stade plein et avec certains joueurs qui ont le double de son âge. Il a ressent donc un trac immense et malgré tous ses efforts, il a eu du mal à le surpasser. Le défenseur parisien, Lokoli, a eu tout de même l’occasion de se rendre compte des qualités du « gamin » qui l’ont sur certaines actions, poussé dans ses retranchements. C’est ce qu’a du dire Herbin à Paganelli à la fin de la rencontre dans une conversation d’une dizaine de minutes sur le bord du terrain qui a impressionné les spectateurs encore présents voyant un professeur parler à un élève attentif et subjugué.
L’attaquant avignonnais a passé ses deux premières saisons à parfaire sa formation et on ne compte que sept apparitions avec les professionnels dans cette période. Il est tout de même soumis à un rythme d’enfer car il joue avec quasiment dix équipes différentes (L’équipe Une, la Réserve 1, la Réserve 2, les Juniors, la Gambardella, les différentes équipes nationales…) et il est donc sollicité quasiment tous les trois jours soit plus que les titulaires de D1. Plusieurs fois, il est tenté de tout plaquer et rentrer chez lui. Heureusement si ces efforts ont un prix, ils ont aussi une récompense car Paganelli est un membre à part entière de l’équipe championne de France en 1981 et double finaliste de la coupe de France en 1981 et 1982. Il participe en 1980 au match de coupe d’Europe mythique à Hambourg où les Verts écrasent les Allemands 5-0. Il est même l’auteur du seul but de la rencontre retour à Geoffroy-Guichard le consacrant définitivement parmi les meilleurs attaquants de Saint-Etienne.
Paganelli marque son premier sous le maillot vert... de la tĂŞte
Toutefois en 1982, il est rattrapé par la terrible crise de la caisse noire qui sévit à l’ASSE et catalogué pro-Herbin, il est contraint de quitter le club en 1983. Honnêtement, cela l’arrange puisqu’il est lassé des sacrifices à consentir pour conserver sa place au sein de l’attaque stéphanoise. Il aurait pu partir à Auxerre ou Guy Roux l’aurait accueilli à bras ouvert et aurait certainement relancé sa carrière. Il a préféré rejoindre le sud et Toulon où avec des compagnons tels que Onnis, Pardo, Casoni ou encore Courbis, il a passé cinq saisons privilégiées par les franches rigolades plutôt que par des performances de haut vol. En 1988, il tente une dernière expérience à Grenoble mais au bout d’un mois, il jette définitivement l’éponge, exténué par dix ans de carrière où il n’aura finalement pas répondu à tous les espoirs placés en lui.
Il retourne à Avignon où il reste jusqu’en 1991 et la liquidation judiciaire du club. A la fin de sa carrière, il accepte un poste d’éducateur à la MJC, là où tout a commencé, pour s’occuper des adolescents en difficulté comme un retour aux sources et l’occasion de boucler la boucle. En 1997, un peu par hasard, il intègre Canal Plus en tant que commentateur des matches de foot sur le bord du terrain à 1500 francs la pige. Il devient rapidement un élément incontournable de la chaîne payante, imposant une nouvelle manière de faire vivre une rencontre pour le bonheur des abonnés qui apprécient sa bonne humeur et ses connaissances, témoin ce match de la coupe de l’UEFA en 1999 où dans l’imbroglio de la fin du match Bologne-Marseille, il est le seul à décrypter ce qui se passe sur le terrain. Récemment, il a intégré l’équipe de Laurent Ruquier sur Europe 1 et il s’est même engagé dans la vie politique de sa ville en s’inscrivant sur la liste du candidat UMP aux élections municipales 2008. Une manière de rendre au centuple ce qu’Avignon lui a donné.
Paganelli commentateur