Voici le vip demandé :
Personnalité : Les frères Révelli
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Après les Frères Alpsteg dans les années 40, après les Frères Tylinski dans les années 50, une autre fratrie a marqué les Verts dans les années 70 participant grandement à la fameuse épopée européenne de l’ASSE.
LES REVELLI, UNE HISTOIRE DE FRERES
Les Frères Revelli
Hervé Revelli est né le 5 mai 1946 à Verdun dans une famille qui a toujours accordé une large place au football. Ce qui caractérise les Revelli c’est l’importance du clan dominé par un patriarche écouté et par des Frères qui veillent jalousement sur leurs intérêts. Il y a Roland l’aîné, Alain et Daniel qui a joué à un niveau honnête à Aix-en-Provence au poste d’arrière. Mais celui qui est en train de percer s’appelle Hervé dont les qualités d’avant-centre puissant et généreux sont en train d’attirer de nombreuses convoitises. Pierre Garonnaire est alerté dès 1964 par un ami marseillais, Louis Dupic, journaliste au quotidien « Le Provençal ». Le recruteur stéphanois vient superviser le jeune joueur à Hyères où il dispute un match avec l’équipe de Gardanne. Derrière Garonnaire, bien entendu, les Frères sont présents car rien ne peut être négocié sans eux.
L’avant centre espoir a démontré un potentiel qui demande à être confirmé dans un environnement plus propice. Il accepte de venir effectuer un stage de huit jours dans le Forez sous la direction de Jean Snella qui décide, devant l’insistance de Garonnaire, de le tester à l’occasion d’une rencontre amicale contre Montélimar. Hervé Revelli joue la seconde mi-temps et marque le seul but de son équipe. Pourtant, il ne convainc pas entièrement l’entraîneur stéphanois et il faut un second essai quinze jours plus tard contre Lyon plus significatif pour que le jeune attaquant suscite l’adhésion définitive.
Toutefois le plus dur reste à faire : obtenir l’accord de la famille Revelli pour faire signer le prodige à Saint-Etienne. Les négociations s’engagent mal car d’autres clubs comme Nice, Marseille et surtout le Racing Paris ont déjà fait des propositions en monnaie sonnante et trébuchante. Garonnaire se retrouve autour d’une table confronté au père, à la mère, Roland, sa femme, Alain, sa femme et Daniel qui l’avertissent que les Parisiens ont l’intention débourser la somme de 30000 francs et d’offrir 1500 francs par mois à leur jeune frère. Pour sa part, Saint-Etienne n’ira pas au-delà de 4000 francs et 750 franc par mois. Par contre, si Hervé Revelli fait ses preuves et s’il obtient une sélection avec l’équipe de France B, il recevra 10000 francs, s’il est appelé avec les A, ce sera 20000 francs de plus. Dans un premier temps, c’est un refus catégorique même si chacune des parties accepte de s’accorder un délai de réflexion supplémentaire. Il faut tout le talent de Pierre Garonnaire, dont le pouvoir de persuasion est légendaire, pour que les Revelli acceptent finalement le contrat proposé (pour la petite histoire, il est d’ailleurs rédigé par la femme de Roland Revelli).
Hervé Revelli
Les débuts d’Hervé Revelli sont mitigés à cause surtout d’un manque de sérieux de sa part qui handicape son apprentissage et sa progression. Les dirigeants stéphanois s’en émeuvent auprès des grands frères Revelli qui lâchent un laconique « on s’en occupe ». La leçon a du porter ses fruits puisqu’à partir de la saison 1965-66, Hervé Revelli fait des apparitions de plus en plus probantes au sein de l’effectif professionnel. Il joue 25 matches de championnat et inscrit 12 buts lors de cette première saison parmi l’élite. Sa carrière est lancée et tout naturellement, il obtient sa première sélection avec l’équipe de France dirigée par le tandem José Arribas, Jean Snella le 28 septembre 1966 contre la Hongrie où il signe son entrée en marquant le deuxième but de sa formation. La famille Revelli peut alors encaisser les 20000 francs promis et Roger Rocher, grand seigneur, rajoutera les 10000 francs qui auraient du leur revenir s’il avait d’abord été sélectionné avec l’équipe de France B.
L’avant centre stéphanois s’installe alors durablement parmi les meilleurs canonniers français. Dans une équipe qui truste les titres à partir de 1967, il s’illustre à la pointe de l’attaque où il forme avec Salif Keita l’un des duos les plus efficaces de l’histoire du club. Il est le meilleur buteur du championnat en 1967 avec 31 buts et il récidive en 1970 avec 28 buts. En 1969, il obtient le titre de meilleur joueur français décerné par la rédaction du magazine France-Football. Il devient, expérience aidant, un attaquant complet qui n’a pas d’équivalent sur le sol national. Cependant, il commence à s’ennuyer dans le Forez et en 1971, il demande à être transféré espérant profiter de son statut pour réaliser une intéressante opération financière. Autant Roger Rocher s’était montré intransigeant avec Georges Carnus et Bernard Bosquier, autant il se montrera d’une étonnante docilité avec son attaquant et il accepte avec une surprenante facilité son transfert à l’OGC Nice qui mettra le prix pour acquérir l’attaquant international et le défenseur espoir Francis Camerini. On se quitte alors en bon terme ce qui aura son importance deux ans plus tard.
PATRICK REVELLI SUR LES TRACES DE SON FRERE
Patrick Revelli
Dans le même temps, un autre Revelli pointe le bout de son nez. En effet, Patrick, né le 22 juin 1951 à Mimet dans les Bouches-du-Rhône, semble également avoir un avenir prometteur. Là encore, le clan familial joue son rôle à fond et entreprend de faire la promotion du petit dernier auprès de Pierre Garonnaire. Le recruteur se laisse facilement convaincre d’autant plus qu’avec la réussite d’Hervé, il a tissé des liens étroits avec le Père Revelli. Patrick intègre le centre de formation de l’ASSE où il accomplit des classes remarquables. Il fait partie de la génération exceptionnelle qui remporte la Coupe Gambardella en 1970 et dont on reparlera beaucoup par la suite. Comme son aîné, il est attiré par les buts mais son sens du débordement le prédispose à devenir un ailier flamboyant.
Albert Batteux est le premier à lui donner sa chance et il profite du départ de son frère pour effectuer sa première saison pleine en 1971-72 où, au sein de l’attaque stéphanoise, il est aligné 35 fois en championnat pour 14 buts inscrits. La nomination de Robert Herbin le conforte aux avant-postes et il continue à être un titulaire indiscutable d’autant plus que le jeune entraîneur français a décidé de s’appuyer sur cette formidable génération 1970 dans laquelle s’illustrent les Lopez, Santini, Merchadier, Synaeghel et consorts. L’amalgame entre les espoirs et les anciens (Gérard Farison, Jean-Michel Larqué, Georges Bereta plus les recrues expérimentées, Yvan Curkovic et Oswaldo Piazza) donne des résultats encourageants pour les débuts de Robert Herbin. Les Verts se classent à une 4e place inespérée à l’issue de l’exercice 1972-73. Patrick Revelli est un acteur majeur avec 31 titularisations et 16 buts marqués.
Pourtant, si la défense et le milieu de terrain sont bien pourvus, il manque un élément de poids sur le front de l’attaque pour permettre à la vitesse et à l’explosivité de Patrick Revelli de s’exprimer totalement. Le retour d’Hervé Revelli, qui a l’avantage de bien connaître la maison, semble être la solution idéale. Les deux frères vont donc se retrouver ensemble et mener l’ASSE vers un nouveau doublé coupe-championnat en 1974 car loin de se faire concurrence, les deux attaquants sont formidablement complémentaires. Si l’un est virevoltant et imprévisible dans son couloir souvent à l’origine des actions, l’autre est le maître des déviations et de la disponibilité pour se retrouver à la conclusion des mouvements collectifs. L’un et l’autre personnifient à la perfection les valeurs stéphanoises basées sur l’abnégation, la solidarité et le travail avant tout.
Leur duo est prolifique et Hervé en profite pour franchir la barre des 200 buts inscrits en championnat le 9 février 1975 contre Sochaux (il en totalisera 216). De son côté, Patrick continue son festival positionné soit à droite ou à gauche de l’attaque stéphanoise. Il doit cependant composer avec la concurrence surtout avec l’éclosion de Dominique Rocheteau à partir de la saison 1975-76. Il est tout de même un des principaux héros de la formidable épopée européenne de l’ASSE. On se souvient tous de son incroyable débordement contre le Dynamo Kiev dans les prolongations où il s’est arraché pour redresser la course du ballon et offrir le troisième but à Dominique Rocheteau avec son centre en retrait décisif.
200e but d’Hervé Revelli en championnat contre Sochaux
Jusqu’en 1977, leur association donnera entière satisfaction à Robert Herbin qui continue à les titulariser à la pointe de l’attaque. Pourtant l’hégémonie stéphanoise est en train d’être battue en brèche car cette année-là , les Verts ne gagnent que la Coupe de France. Ils perdent le championnat au détriment du FC Nantes et ils sont éliminés par le Liverpool FC en quarts de finale de la Coupe des Clubs champions. Pour retrouver son rang, Roger Rocher envisage de recruter des joueurs offensifs dont la valeur financière fait exploser le budget du club. Pour leur faire de la place, il n’a d’autres choix que de séparer des éléments historiques comme les Frères Revelli à la fin de la saison 1978. S’il est vrai qu’Hervé avait peu à peu perdu sa place de titulaire, Patrick conservait l’entière confiance du coach qui appréciait toujours son esprit de combattant. Il pensait que le cadet des Revelli pouvait encore rendre de grands services compte tenu de ses aptitudes physiques restées intactes.
Une entente formidable
Malheureusement, le président stéphanois ne l’a pas entendue de cette oreille. Il a plutôt écouté les récriminations du public qui a commencé à le prendre en grippe, voulant en faire le bouc émissaire des mauvais résultats de son équipe favorite. Patrick Revelli a donc choisi de poursuivre sa carrière à Sochaux où il a connu une véritable renaissance lui permettant d’acquérir un surnom qui lui colle à la peau « le Gaulois ».
Hervé Revelli est parti en Suisse afin d’entamer une reconversion qui devait le mener au poste d’entraîneur. Ces différentes tentatives n’ont pas toujours été couronnées de succès mais il demeure une alternative crédible dans le milieu du football amateur. Patrick est revenu par la suite dans le Forez où il s’est occupé de clubs locaux avant d’intégrer la cellule commerciale de l’AS Saint-Etienne. Un juste retour au sources pour l’un de ses plus fidèles serviteurs.
A suivre : Dominique Bathenay
La fiche d’Hervé Revelli sur le site anciensverts.com
Hervé Revelli
La fiche de Patrick Revelli sur le site anciensverts.com
Patrick Revelli