Voici le vip demandé :
Personnalité : Les frères TYLINSKI
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MICHEL ET RICHARD TYLINSKI UNE FRATRIE EN OR
Les Frères Tylinski sont originaires de Noyant-d’Allier, une petite commune minière située à 20 km de Moulins dont les industries charbonnières ont fermé définitivement leurs portes peu après la Seconde guerre mondiale. Le premier, Michel y a vu le jour le 18 mai 1934, le second, Richard, le 18 septembre 1937. Tous les deux décident de tenter leurs chances dans le football et la cellule de recrutement que vient de constituer Pierre Garonnaire les remarque dans leur club de La Combelle. Celui-là même qui avait vu éclore les Koczur Ferry et les René Domingo, déjà présent dans le Forez depuis 1949. Si les relations entre La Combelle et Saint-Etienne sont aussi étroites c’est parce que ce sont deux régions minières qui se ressemblent et les joueurs de football qui sortent du lot dans cette vallée de l’Auvergne ont toutes les chances de réussir dans le Forez de part leur mentalité qui se rapprochent forcément de celle des Stéphanois.
Richard Tylinski
Le joueur qui a tapé dans l’œil des recruteurs est sans nul doute Richard dont la technique et le niveau semblent les plus intéressants. Ils sont moins enthousiastes quant aux réelles possibilités de l’aîné mais pour faciliter l’intégration de chacun d’entre eux, les dirigeants stéphanois décident de les engager ensemble en 1953. Cela se confirme dès les premiers entraînements. Michel est sensiblement en retrait et a du mal à supporter la comparaison avec les autres professionnels de l’ASSE. Sa chance est néanmoins d’avoir atterri à Saint-Etienne où exerce un certain Jean Snella.
Dans n’importe quelle autre équipe, on aurait mis fin à son contrat pour insuffisance technique. Pas avec Jean Snella qui a décidé de prendre à part le jeune arrière et lui a concocté une préparation spécifique. Car pour le technicien stéphanois, s’il s’averre que Michel est moins doué que Richard, il était tout autant fait pour le football que son frère encore fallait-il s’en occuper sérieusement. Pour Snella, qui a la formation dans le sang, c’est un défi à sa mesure et tous les jours, il a travaillé un aspect du jeu de l’aîné des Tylinski en repartant de zéro. Ce travail minutieux a rapidement porté ses fruits et tandis que Richard continuait son apprentissage dans les catégories de jeunes de l’ASSE , Michel débutait sa carrière en première division lors de la saison 1953-54 contre Reims le 22 novembre 1953 en remplaçant l’habituel titulaire au poste d’arrière droit, François Wicart : soit seulement quelques mois après son arrivée. Quelle progression pour un joueur dont on doutait ouvertement de ses qualités ! Pas pour Jean Snella qui peut avec fierté constater le résultat de ses efforts. Il y a cru et il était peut-être le seul.
Evidemment, le match suivant, Wicart retrouve son poste car les places sont chères dans la défense stéphanoise où le trio Wicart-De Cecco-Fernandez a été titularisé 34 fois consécutivement en championnat. Qu’importe, Michel vient de pointer le bout son nez et dès le début de l’année 1954, il fait des apparitions de plus en plus régulières avec 8 titularisations.
Michel Tylinski
LES TYLINSKI LES ROIS DE LA DEFENSE
L’équipe 1956-57 avec Richard et Michel Tylinski en haut à gauche
Jusqu’en 1956, Michel est une alternative crédible et répond présent à chaque fois que l’on fait appel à lui. A partir de la saison 1956-57, on assiste à l’éclosion de Richard Tylinski en tant qu’arrière central de l’équipe. En effet, le cadet vient de remporter le championnat de France amateur avec la réserve stéphanoise et Jean Snella avait promis à tous les titulaires de cette équipe de les faire passer professionnels en cas de victoire finale. Il a bien entendu tenu ses promesses et les Goujon, Peyroche, Ferrier intègrent l’élite dans la foulée. A partir de ce moment-là , le duo Tylinski devient indéboulonnable devant Claude Abbes, le dernier rempart. Avec Wicart, ils forment une défense sur laquelle peuvent s’appuyer Mekloufi, Rijvers et N’Jo Lea pour conquérir leur premier titre de champion de France.
La jeunesse a pris le pouvoir et elle s’invite dans la cour des grands en compagnie du Real Madrid, du Milan AC, de Manchester United, de l’Ajax Amsterdam ou encore des Glasgow Rangers , ces derniers ayant été désignés par tirage au sort comme les adversaires des Stéphanois pour le premier tour de la Coupe d’Europe.
Michel et Richard Tylinski sont alignés d’entrée pour ces deux rencontres où les Verts ont failli réaliser l’exploit. Battus 3-1 en Ecosse, ils ne peuvent refaire la totalité de leur retard à Geoffroy Guichard et ils doivent se contenter d’une victoire 2-1, certes de prestige mais insuffisante pour se qualifier. L’insouciance et l’absence de peur de la jeune troupe de Jean Snella qui a fait leur force dans le championnat national n’a pu contre-balancer leur inexpérience à ce niveau de la compétition.
Richard Tylinski dominateur contre les Glasgow Rangers
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, Richard est appelé en équipe de France pour jouer en compagnie de René Domingo et Claude Abbes le match amical contre l’Angleterre le 27 novembre 1957. Il devient ainsi, selon nos recherches, le premier Stéphanois issu du centre de formation à être convoqué en sélection, un précurseur qui a donc ouvert le passage pour les générations futures.
Une voie royale semble tracée pour le nouvel international, champion de France amateur puis champion de France pro, sélectionné avec les juniors, les espoirs, avec l’équipe de France B et enfin avec les A. Pourtant tout est trop beau pour durer. Les nuages commencent à s’amonceler au dessus de la tête des Tylinski. Tout d’abord, le 21 décembre 1958, à la suite d’un choc avec le camerounais de Sochaux Edimo, Michel Tylinski a la jambe broyée et sa carrière brisée. Orphelin de son frère, Richard Tylinski n’a pas supporté le départ de Jean Snella en 1959 ni les vives critiques qui se sont abattus sur ses prestations entraînant une irrémédiable perte de confiance.
Malgré ses deux dernières sélections en 1960, une victoire en Coupe de France en 1962, la descente en seconde division avec l’ASSE cette même année semble mettre un terme à ses ambitions. Il faut le retour de son mentor en 1963 pour le remettre en selle. Snella ne lui pardonne rien et peu à peu, il retrouve ses sensations. Il redevient, au bout de ses efforts, le défenseur intraitable qu’il n’aurait jamais du cesser d’être. Titularisé à 31 reprises sur les 34, il participe activement à la conquête du deuxième titre de l’ASSE en 1964 ce qui représente pour lui un véritable retour en grâce pour un joueur qui aura été capital dans les premiers succès des Verts.
Il continue encore deux saisons avant de tirer sa révérence et part terminer sa carrière à Avignon où il reste trois ans. Par la suite, il fait partager son expérience à différents clubs amateurs dont Brassac avec laquelle il a le privilège d’affronter en 1970 la réserve stéphanoise composée entre autres de Christian Sarramagna, Patrick Revelli, Jacques Santini, Alain Marchadier et Pierre Repellini ses illustres successeurs.